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Abus de ciné en pilules
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Abus de ciné en pilules
27 août 2005

KEN PARK - LARRY CLARK

79634251.jpeFilm franco-neerlando-americain, avec James Ransone, Tiffany Limos et Stephen Jasso.

Résumé: Ken Park est un adolescent comme les autres. Un jour, il se rend sur une piste de skate, sort un camescope qu'il focalise sur lui et se tire une balle dans la tete. Ken Park etant mort, le film peut commencer. On y suit l'ennui et la solitude de trois jeunes garcons et d'une jeune fille dont les passe-temps sont le sexe, la drogue et l'amour jusqu'a la folie.

Sa projection a ete annulee au 50e Festival de Sydney pour cause d'abus sexuel sur mineur et prise de drogue. En selection officielle a la Mostra de Venise en 2002, le film a suscite de nombreuses polemiques par son sujet et ses images. Interdit aux moins de 18 ans et considere comme film pornographique pour des sequences non simulees, KEN PARK n'est pas une partie de plaisir pour le spectateur. Je n'ai pas aime ce film pour son caractere extremement voyeur. On peut suggerer, mais j'ai du mal a comprendre la volonte de Larry Clark de filmer en gros plan et sans ellipses de telles choses. Je suis d'accord avec le fait d'en parler, de realiser des films sur le sujet, mais de la a MONTRER... C'est evidemment le defaut majeur de cete bande. Le spectateur est tantot confronte a une scene de masturbation avec strangulation tres trash (mais non denuee de sens, car l'ado s'etrangle avec la ceinture du peignoire a sa grand-mere qu'il deteste et qu'il finira par tuer) a une scene de cunillingus entre un ado et la mere de sa propre petite amie. Les situations provoquent le degout. Et pourtant, le sujet est la, bien present durant tout le film, il faut le dire, tres bien monte et coupe. La photographie est correcte et les acteurs inconnus tous excellents.
Mais revenons un instant sur le sujet du film. Les parents des ados sont tous meprisants, alcooliques, incestueux, absents. Le theme est clair: ces personnes manquent d'amour. L'une des phrases qui revient toujours est "Personne ne m'aime" ou encore "Je n'ai jamais eu de petite amie". Le lien est a faire avec le film de Gus Van Sant ELEPHANT durant lequel deux amis s'embrassent, signe d'un manque d'affection de la part de parents inexistants et de vie sentimentale malheureuse. On pourrait reflechir longuement la-dessus, car c'est un des problemes majeurs de notre temps et la cause de nombre de suicides ou de depressions. De ce point de vue, le film est passionnant. Le realisateur nous montre une fois de plus, apres KIDS, sa preoccupation pour la jeunesse et ses derapages, sa passion pour l'adolescence et ses ennuis.
Toutefois, bien que le fond et une partie de la forme soient bien menees de bout en bout de ce long supplice, je ne peux que detester le principe de Larry Clark qui consiste a systematiquement montrer, jusqu'a en etre raccoleur. L'a-t-il fait seulement pour provoquer? Dans ce cas, on pourrait se demander s'il n'etait pas plus judicieux et efficace de suggerer certaines sequences au lieu de les jeter a la figure du spectateur. Mais c'est un avis personnel.

ken_park.jpe

En deux mots: A ne surtout pas regarder en mangeant une choucroute sous peine de retapisser les murs avec.

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